Ces 20 dernières années, les casques de combat on fait d’énormes progrès en termes d’ergonomie et de modularité. Aujourd’hui, ils ne sont plus une simple protection, mais bien un élément central de l’interaction entre le soldat et son environnement. Et pourtant, cette modularité est largement sous-exploitée dans le jeu vidéo, où le casque reste, globalement, un Skin sans grande importance…
Un besoin spécifique des Forces Spéciales
Depuis presque 3.000 ans, le casque est un objet essentiel pour le combattant : il le protège des coups et des chocs, mais lui permet aussi d’affirmer son appartenance à une nation ou à un corps donné.
Au cours du XXe siècle, le casque est un produit standardisé, produit en grandes quantités pour équiper des armées de masse, mais il ne répond pas aux besoins spécifiques, notamment ceux des Forces Spéciales. Ces dernières, qui souhaitent des équipements plus légers et qui préservent leur champ de vision, s’équipent parfois, dans les années 90, de casque de skateboard ou de hockey (comme dans le film « La chute du Faucon Noir »).
C’est sur ces modèles de sport, qui laissent les oreilles libres et facilitent les mouvements, que sont réalisés les premiers casques spécifiques aux SF, qui s’imposent vraiment avec le début des guerres en Afghanistan et en Iraq.
Une plateforme modulaire
Comme les armes avec le Picatinny ou les équipements avec le MOLLE, les casques sont rapidement standardisés, et deviennent un accessoire extrêmement modulaire grâce à :
- La généralisation de l’accroche frontale, qui permet le montage rapide des jumelles de vision nocturne, mais aussi de visières spécifiques ;
- L’adoption de rails, globalement standardisés (mais un peu moins que les Picatinny), qui permettent de montages d’accessoires tels que des lampes, des caméras ou des lasers ;
- La présence de larges bandes de velcro qui permettent l’ajout de plaques de blindage ou d’accessoires (notamment des batteries).
L’aspect acoustique
Cette évolution de forme et de fonction a aussi une grande influence sur l’intégration de systèmes de communication et acoustiques, qui ont considérablement accru l’interaction du combattant avec ses équipiers, et sa prise en compte de l’environnement.
De fait, on peut aujourd’hui adapter sur les rails des systèmes auditifs (casques, oreillettes) qui offrent plusieurs options :
- La communication tactique : elle peut se dérouler dans de bonnes conditions, quel que soit l’environnement, et facilite donc la compréhension des ordres et la coordination de l’escouade. Les casques modernes permettent aussi la généralisation de l’ostéophonie, processus qui fait passer les sons par les os, et qui libère donc les oreilles ;
- La protection auditive : des systèmes permettent aujourd’hui une réduction efficace des tirs, des explosions ou des bruits de moteur, pour une meilleure lucidité ;
- L’amplification sonore : d’abord développées pour les snipers, qui voulaient pouvoir entendre les bruits environnants tout en restant concentrés sur leur tir, les « oreilles tactiques » sont aujourd’hui largement adoptées par les opérateurs, qui peuvent en un instant passer sur ce mode et sélectionner les spectres auditifs (murmures, bruits métalliques…).
On le voit, les casques de nouvelle génération offrent une infinité d’opportunités pour le gameplay, et méritent assurément mieux que de simples skins de personnage. Alors à quand un « helmet smith » aussi complet les gunsmith ?